lundi 30 août 2010

IC III iv 7

Itanos — début du IIIe s. av. J.-C. (datation paléographique)
(la provenance de la stèle est inconnue : sa géologie et son texte permettent de l’attribuer à Itanos)

[— — — — — — — — — — — — τᾶι βουλᾶι]
(1) [καὶ τᾶι ἐ]κκλησίαι ε[— — — — — — — ὅρ]-
[κον τελ]ιόντω τοὶ ἄ[ρχοντ]ε̣ς̣ σ̣ὺν τοῖ[ς ἱε]-
[ρεῦσ]ι, ἐπαράσθων δὲ̣ κ̣αὶ τοὶ ἱερεῖς ὅσ[τι]-
[ς πα]ραβαίνοι τὸν ὅρκον τόνδε μήτε
(5) [τέ]κνων ὄνασιν αὐτῶι γίνεσθαι, ἐξόλ-
[λυ]σθαι δὲ κακῶς κακοὺς καὶ αὐτοὺς κα[ὶ]
γενεὰν αὐτῶν· τοῖς δὲ κατέχουσι τὸν
ὅρκον πολλὰ καὶ ἀγαθὰ γίνεσθαι. ὅστις δ[έ]
κ̣α μὴ παραγένηται τῶι ὅρκωι τελεομ[έ]-
(10) νωι ἐξορκιζόντω αὐτοὺς τοὶ τόκα ἄρχ̣-
οντες ἐν ἁμέραις δέκα ἀφ’ ἇς κα ἔλθηι το-
ῖ̣ς αὐτοῖς ὁρκίοις οἷσπερ ὤμνυον τοὶ ἐπί-
δαμοι, καὶ ἀνγραψάντω ἐλ λεύκωμα τοὺς̣
ὠμόσαντας πατρι[α]στὶ καὶ καταθέντω ἐς
(15) Πύθιον, ἐχόντω δὲ καὶ αὐτοὶ ἀντίγραφ-
α. αἰ δέ κα μὴ ὁρκώσωντι τοὶ τόκα ἄρχο-
ντες ἢ τὰν ἀρὰν μὴ ποιήσωντι ἐν τῶι χ-
ρόνωι τῶι γεγραμμένωι, ἀποτεισάντ-
ω ἕκαστος τῶν τόκα ἀρχόντων ἑκατ-
(20) ὸν δραχμὰς τᾶι πόλει, φαινέτω δὲ ὁ χ-
ρήιζων ἐς τοὺς λογιστὰς, τοὶ δὲ πρά-
κτορες ἐκπράξαντες παραδόντω
τῶι κόσμωι τῶι ἐφέρποντι. εἰ δέ κα μὴ
ἐκπράξωντι, αὐτοὶ ἀποτεισάντω διπ-
(25) λοῦν. ὃς δέ κα ἐπίδαμος ἐὼν τῶν πολ-
ιτᾶν μὴ λῆι ὀμόσαι μὴ ἔστω πολίτας
ἀλλὰ ἐργέσθω καὶ θίνων καὶ ἀνθρωπίν-
ων. ἐπεὶ δέ κα ὁ ὅρκος τελεσθῆι, τοὶ ἄρχ-
οντες ἀνγράψαντες τὸν ὅρκον ἐστ-
(30) άλας δύο θέντω τὰμ μὲν πρὸ το̑ Πυθ-
[ίο̄] τὰν δὲ ἐν τῶι Ἀσκλαπιαίωι. ἀρχέτ-
ω δὲ ὁ ὅρκος ἐπὶ τοῦ νῦν κόσμο̄, τοὺς δ-
ὲ πολίτας πάντας ἀπογράψασθαι πρὸ το̑
ὅρκο̄ πατριαστὶ ποτὶ τοὺς κοσμητῆρ-
(35) vac. ας.
(texte recopié depuis http://epigraphy.packhum.org/inscriptions/main)

--- le Conseil et l’Assemblée --- que les magistrats fassent appliquer le serment avec les prêtres, et que les prêtres maudissent quiconque enfreint ce serment en menaçant de ne pas avoir la jouissance d’avoir des enfants et que les misérables seront exterminés misérablement, eux et leur descendance ; mais ceux qui respectent le serment, qu’ils connaissent de nombreux bonheurs. Si quelqu’un n’est pas présent quand le serment est prononcé, que les magistrats du moment lui fassent prêter serment dans les dix jours après son arrivée et qu’ils écrivent sur un panneau blanc avec leur père le nom de ceux qui ont juré, et qu’ils déposent ce panneau au Pythion, en gardant eux-mêmes une copie. Si les magistrats du moment ne font pas prêter serment ou qu’ils ne font pas le dépôt du panneau dans le temps défini, que chacun des magistrats du moment paye 100 drachmes à la cité, que celui qui le souhaite se présente devant les comptables publics, que les percepteurs publics qui ont perçu la somme la remettent au futur cosme. S’ils ne recueillent pas la somme, qu’ils en payent eux-mêmes le double. S’il se trouve qu’un citoyen présent n’a pas juré, qu’il ne soit plus citoyen et qu’il soit exclu des affaires religieuses et humaines. Une fois que le serment aura été prononcé, que les magistrats fassent graver le serment sur deux stèles et qu’ils en déposent une au Pythion, l’autre à l’Asklepeion. Que le serment prenne valeur sous le cosme actuel, que les cosmes prennent note de tous les citoyens avant le serment.

(traduction provisoire ADH)

Fin d’un décret à propos d’un serment que tous les citoyens d’Itanos doivent jurer.
Les clauses conservées concernent :
- les malédictions destinées aux parjures,
- des provisions pour les citoyens absents d’Itanos au moment du serment collectif,
- le châtiment (les amendes) des magistrats qui ne respectent pas ces provisions,
- la publicité et la survie éternelle par la gravure sur pierre du serment,
- le moment de son entrée en vigueur

J’ignore si ce serment était une procédure régulière de la cité ou s’il a été motivé par des circonstances exceptionnelles, des événements particuliers, comme, par exemple, une grave division du corps civique d’Itanos.

mercredi 25 août 2010

IC III iv 6 ou Chaniotis, Verträge 20

Itanos — IIIe s. av. J.-C. (datation paléographique de Guarducci) (Chaniotis [non vidi] date l’inscription de la fin du IIIe s. av. J.-C.)

[— — —]δ̣οξ̣[— — — — — — — — — — — — — — — — — — — —]
[— —] πόλι· ἰσπολιτείαν̣ ε̣[ἶναι ἐν Ἱαραπύτναι τῶι Ἰτανίωι με-
[τέ]χοντι θείων τε καὶ ἀνθ[ρωπίνων, εἶν]αι αὐτὰ δὲ καὶ τ̣[ῶι Ἱαραπυτ]-
[νί]ωι ἐν Ἰτάνωι μετέχοντι θε[ίων τε] καὶ ἀνθρωπίνων· ὅ τι δέ̣ κ̣α δό[ξηι]
5 [ταῖς] πόλεσι κοινᾶι ἐς τὰν συνθήκαν τάνδε ἐνγράψαι ἢ ἐξελε̑ν, [ὅ τι]
[μ]έ̣ν κα ἐξέλωμεν μὴ ἔναρον ἔστω μηδὲ ἔνορκον, ὅ τι δέ κ̣α̣ ἐν[γ]-
ράψομεν ἔναρόν τε καὶ ἔνορκον ἔστω.
ἄρχει τᾶς συνθήκας ἐμ μὲν Ἰτάνωι ἐπὶ κοσμητή-
[ρ]ων Πεισάνδρου, Χαριδάμου, Ἀρχεμηνίδα, Κανακο-
10 [․]ου, Φείδωνος, ἐν δὲ Ἱαραπύτναι ἐπὶ κοσμητήρων
[․]αυσίλω, Σαμαγόρα, Κυδικλέος, Μενεσθένεος, Μ̣ενία̣.

(texte recopié depuis http://epigraphy.packhum.org/inscriptions/main)

Voici l’édition du texte par Chaniotis (à cause de la photo, je suis Guarducci et corrige l’antépénultième lettre de la l. 9), que je traduis ci-dessous:

[τάδε ἔ]δ̣οξ̣[εν — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —]
[τᾶι] πόλι. ἰσοπολιτείαν̣ ε[ἶναι ἐν μὲν Ἱαραπύτναι τῶι Ἰτανίωι με]-
[τέ]χοντι θείων τε καὶ ἀνθ[ρωπίνων, κατ]ὰ ταὐτὰ δὲ καὶ τ̣[ῶι Ἱαραπυτ]-
[νί]ωι ἐν Ἰτάνωι μετέχοντι θε[ίων τε] καὶ ἀνθρωπίνων. ὅ τι δέ κα δό[ξηι]
5 [ταῖς] πόλεσι κοινᾶι ἐς τὰν συνθήκαν τάνδε ἐνγράψαι ἢ ἐξελε̑ν, [ὅ τι]
[μ]έν κα ἐξέλωμεν μὴ ἔναρον ἔστω μηδὲ ἔνορκον, ὅ τι δέ κ̣α̣ ἐν[γ]-
ράψομεν ἔναρόν τε καὶ ἔνορκον ἔστω.
ἄρχει τᾶς συνθήκας ἐμ μὲν Ἰτάνωι ἐπὶ κοσμητή[ρ]-
ων Πεισάνδρου, Χαριδάμου, Ἀρχεμηνίδα, Καινακο-
10 [․]ου, Φείδωνος, ἐν δὲ Ἱαραπύτναι ἐπὶ κοσμητήρων
[Κ]αυσίλω, Σαμαγόρα, Κυδικλέος, Μενεσθένεος, Μ̣ενια̣.

(texte recopié depuis http://epigraphy.packhum.org/inscriptions/main)

--- il a été décidé --- Qu’il y ait l’isopolitie à Hierapytna pour le citoyen d’Itanos qui participe aux affaires divines et humaines, et de la même façon pour le citoyen de Hierapytna qui participe aux choses divines et humaines à Itanos. Que ce qui a été décidé en commun par les cités soit écrit dans ce traité ou rejeté ; ce que nous rejetons ne sera pas sujet à malédiction ni soumis à un serment ; ce que nous inscrivons dans la pierre/ dans le traité (?) sera sujet à malédiction et soumis à un serment.
On commence le traité à Itanos sous les cosmes Peisandros, Charidamos, Archemènidas, Kainako.os, Pheidôn, et à Hierapytna sous les cosmes Kausilas, Samagoras, Kudikleus, Menesthenès, Menias.

(traduction provisoire ADH)

Fin d’un traité d’isopolitie entre Itanos et Hierapytna

jeudi 19 août 2010

IC III iv 5 (ou Chaniotis, Verträge 19)


Itanos — IIIe s. av. J.-C. (datation paléographique avec grande marge d'erreur)
[— — — — — — — — — — — — —]
1 [․․]․οσ[— — — — — — — — — —]
[․․․]σωτ[— — — — — — — — — —]
[․․]․ι παν[— — — — — — — — —]
[․․] καὶ κατὰ [— — — — — — — —]
5 [․․]υθησομ[— — — — — — — — —]
[․]․ μὴ κοινᾶι ․[— — — — — — —]
[․]ων καὶ τᾶι τ̣[— — — — — — Πτο]-
[λ]εμαῖος ἀλλ̣[— — — — — — — —]
[ε]ὔνους τὸν [— — — — — — — —]
10 [τ]ο̣ῖς Ἱαραπυτ[νίοις — — — — — —]
․ις καὶ ἀδόλ[ως — — οὔτε ἐν πολέ]-
μ̣ωι οὔτε ἐν ἰρή[ναι — — — — — —]
[τ]οῖς ὅρκοις· εἰ δ[ὲ — — — — — —]
[τ]έ̣κ̣νων ὄνασ[ιν — — — — — — —]
15 [— — — — — — — — — — — — — —]


(texte recopié depuis http://epigraphy.packhum.org/inscriptions/main)

« --- en commun --- Ptolémée --- bienveillant --- les Hierapytniens --- sans fraude --- en temps de guerre et en temps de paix --- les serments --- la satisfaction d'avoir des enfants ---»

(tentative de traduction ADH)

Le texte est tellement fragmentaire qu’il est vain, à mon avis, pour la plupart des lignes de proposer des restitutions (en plus, la photo de la pierre en IC p. 85 ne permet pas de confirmer que la l. 12 commence bien avec μ̣) .

De ce fragment, il ressort qu’un roi Ptolémée s’est engagé à faire quelque chose en rapport avec Hierapytna et Itanos, et il y a eu réciprocité au moins de la part d’Itanos, comme l’inscription y a été trouvée et comme il existe d'autres documents de cette relation. En ce qui concerne Hierapytna, l’état de l’inscription ne permet pas d’affirmer avec certitude si elle faisait part de l’association Ptolémée-Itanos (comme semblent le penser Chaniotis et Guarducci) ou en était la cause et l’ennemie.

Je présente ci-dessous l’édition de Chaniotis pour être complet, sans traduction.
Chaniotis, Verträge 19 (non vidi)

ca. 219-204 av. J.-C. (j’ignore la raison de cette datation plus précise que celle de Guarducci)

[․․․․]․ΟΣ[— — — — — — — — — — — — — —]/[․․․]Σ̣ΩΤ․[— — — — — — — — — — — — — — — — — — —]/[․․․]Σ̣ΙΠΑΝ[— — — — — — — — — — — — — — — — —καὶ κατὰ]/[γᾶν] καὶ κατὰ [θάλασσαν· ὅρκον δὲ ἄλλον τούτου κυριώτερον]//5 [ο]ὐ θήσομ[αι οὐδὲ σπονδὰς ἄξω οὐδὲ ἰρήναν θήσομαι(?), αἴ]/ [κ]α̣ μὴ κοινᾶι σ̣[υνδόξηι ταῖς πόλεσι ἀμφοτέραις τᾶι τε τῶν Ἰτα]/[νί]ων καὶ τᾶι τ̣[ῶν Ἱαραπυτνίων καὶ συνευδοκήσηι(?) βασιλεὺς Πτο]/[λ]εμαῖος ΑΛΛ̣[— — — — — — — — — — — — — — ἔσομαι δὲ]/[ε]ὔνους τὸν [ἅπαντα χρόνον τοῖς Ἱαραπυτνίοις καὶ βοαθήσω]//10 [τ]ο̣ῖς Ἱαραπυτ[νίοις— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — ἁπλό]/<ω>ς καὶ ἀδόλ[ως ἐς τὸ δυνατὸν καὶ οὐ προλειψίω οὔτε ἐν πολέ]/μ̣ω̣ι οὔτε ἐν ἰρή[ναι, ἀλλὰ ἐμμενῶ ἐν τᾶι συμμαχίαι καὶ]/[τ]οῖς ὅρκοις· εἰ δ[ὲ εὐορκίοιμι καὶ τοὺς ὅρκους κατέχοιμι]/ [τ]έ̣κ̣νων ὄνασ[ιν γίνεσθαι καὶ γᾶν φέρειν καὶ πρόβατα εὐθη]//15[νεῖν καὶ ἄλλα πολλὰ καὶ ἀγαθὰ γίνεσθαι].

exempli gratia
1 [․․]․ΟΣ[— — — — — — — — — — — — ἦ μὰν ἐγὼ συμμα]/[χη]σῶ το[ῖς Ἱαραπυτνίοις καὶ βοαθήσω τοῖς Ἱαραπυτνίοις]/ [σύμπα(?)]σ̣ι παν[τὶ σθένει ἁπλόως καὶ ἀδόλως ἐς τὸ δυνατὸν καὶ κατὰ]/ [γᾶν] καὶ κατὰ [θάλασσαν {²κτλ.}²]

(texte recopié en modifiant la mise en page depuis http://epigraphy.packhum.org/inscriptions/main)

mercredi 18 août 2010

IC III iv 4



(photo d'un estampage conservé au CSAD d’Oxford)



Itanos — peu après 246 av. J.-C.

ἀγαθᾶι τύχαι· ἐπειδὴ βασιλεὺς Πτολεμαῖος/ παραλαβὼν τὰν τῶν Ἰτανίων πόλιν καὶ πολίτας/ παρὰ τῶ πατρὸς βασιλέως Πτολεμαίω καὶ τῶν/ προγόνων, καλῶς καὶ ἐνδόξως εὐεργετῶν//5 διατελεῖ καὶ διαφυλάσσων μετ’ εὐνοίας ἐν οἷς/ παρέλαβε πολιτευομένος τοῖς αὐτῶν νόμοις,/ ἔδοξε τᾶι βουλᾶι καὶ τᾶι ἐκκλησίαι· ἱαρὸν τέμενος/ ἱδρύσασθαι τὸν παράδισον τὸν πρὸς τᾶι πύλαι/ βασιλέως Πτολεμαίου καὶ βασιλίσσας Βερενίκας//10 τᾶς τῶ βασιλέως Πτολεμαίω ἀδελφᾶς καὶ γυναικός·/ θύσει δὲ ἁ πόλις κατ’ ἐνιαυτὸν τοῖς γενεθλίοις/ βασιλεῖ Πτολεμαίωι καὶ βασιλίσσαι Βερενίκαι/ καὶ δρόμον συντελέσοντι ∶ τὸ δὲ ψάφισμα/ τόδε οἱ κοσμητῆρες οἱ μετὰ Σωτηρίω γράψαντες//15 ἐς στάλαν λιθίναν ἀναθέντων ἐς τὸ ἱαρὸν τᾶς/ Ἀθάνας τᾶς Πολιάδος· τὸ δὲ ἀνάλωμα ἦμεν/ [ἀπὸ τῶ]ν̣ ποθόδων τᾶς πόλιος./ vacat

(texte recopié en modifiant la mise en page depuis http://epigraphy.packhum.org/inscriptions/main)

A la bonne Fortune. Puisque le roi Ptolémée (III Evergète), qui a reçu la cité d’Itanos et ses citoyens de son père le roi Ptolémée (II Philadelphe) et de ses ancêtres, n’a pas cessé de faire le bien de façon belle et glorieuse et qu’il a veillé avec bienveillance à ce que ceux qu’il a reçus gèrent leurs affaires publiques selon leurs propres lois, le Conseil et l’Assemblée ont décidé de faire du jardin près de la porte un terrain sacré pour la roi Ptolémée (III Evergète) et la reine Bérénice, soeur et épouse du roi Ptolémée (III Evergète); la cité organisera un sacrifice en l’honneur du roi Ptolémée et de la reine Bérénice chaque année, le jour anniversaire (du roi), et elle financera une course. Que les cosmes présidés par Sôterios fassent graver ce décret sur une stèle de pierre et qu’ils la déposent au sanctuaire d’Athéna Poliade. La dépense se fera sur les revenus publics de la cité.
(traduction à affiner ADH)

On ne connait pas la signification exacte de παραλαβὼν (recevoir, hériter) et de la nature institutionnelle précise des relations entre Itanos et les rois lagides.
En outre la mention τῶν προγόνων, des « ancêtres » de Ptolémée III est curieuse puisqu’il semble qu’une garnison lagide ne se soit installée à Itanos que sous Ptolémée II, et pas avant.

lundi 16 août 2010

IC III iv 2 et IC III iv 3

IC III iv 2
Itanos — c. 266-262 av. J.-C.
(Edition antérieure dans un corpus: OGIS 45)

θεό[ς]./ κόσμου γνώμα. ἔδοξε̣ [Ἰτα]/νίων τᾶι βουλᾶι καὶ τᾶι ἐκ̣/κλησίαι· ἐπειδὴ Πάτροκλ[ος]// (5) Πάτρωνος Μακεδὼν ἀποσ̣/ταλεὶς ὑπὸ βασιλέος Πτο/λεμαίου στραταγὸς ἐς/ Κρήταν ἀνὴρ ἀγαθὸς καὶ δί/καιος ἐγένετο περὶ τὰν τῶν// (10) Ἰτανίων πόλιν καὶ πολλὰ/ συνήργησε τοῖς Ἰτανίοις ὅ/πως τά τε κατὰ τὰν πόλιν ἀσ/φαλέως ἔχηι πολιτευομέ/νων τῶν Ἰτανίων κατὰ τοὺς// (15) νόμους καὶ τὰν χώραν μετὰ/ πάσας ἀσφαλείας νέμωνται,/ δεδόχθαι τοῖς Ἰτανίοις ποιή/[σ]ασθαι αὐτὸν πρόξενόν/ τε καὶ εὐεργέταν καὶ πολίταν// (20) καὶ αὐτὸν καὶ ἐγ[γόνος — —]/ [— — — — — — — — — — —]


(texte recopié, en modifiant la mise en page, depuis http://epigraphy.packhum.org/inscriptions/main)

Dieu. Proposition du kosme (? du collège des kosmes ?). Décision du Conseil et de l’Assemblée d’Itanos. Puisque Patroklos, fils de Patrôn, envoyé par le roi Ptolémée (II Philadelphe) comme général en Crète, s’est révélé être un homme bon et juste pour la cité d’Itanos et qu’il a beaucoup collaboré avec les Itaniens pour que les affaires de la cité restent stables, les Itaniens gérant leurs affaires publiques dans le respect des lois, et pour qu’ils puissent utiliser le territoire comme pâturage en toute sécurité, les Itaniens ont décidé de faire de Patroklos leur proxène, leur évergète et leur citoyen, lui et sa descendance [---

(traduction ADH, à affiner)

IC III iv 3
Itanos — c. 266-262 av. J.-C.
Edition antérieure dans un corpus: SEG II 512

θεός./ vacat/ (2) κόσμου γνώμα. ἔδοξε Ἰτανίων/ τᾶι βουλᾶι καὶ τᾶι ἐκκλησίαι·/ ἐπειδὴ Πάτροκλος Πάτρωνος// (5) Μακεδὼν ἀποσταλεὶς ὑπὸ/ βασιλέος Πτολεμαίου στρα/ταγὸς ἐς Κρήταν ἀνὴρ ἀγαθὸς/ καὶ δίκαιος ἐγένετο περὶ τὰν/ τῶν Ἰτανίων πόλ̣ιν καὶ πολλὰ// (10) συνήργησε τοῖς Ἰτανίοις ὅπως τά τε κατὰ τὰν πόλιν ἀσ/φαλέως ἔχηι πολιτευομένων/ τῶν Ἰτανίων κατὰ τοὺς [ν]όμους/ καὶ τὰν χώραν μετὰ πάσας// (15) ἀσφαλείας νέμων[τα]ι, δεδό/χθαι τοῖς Ἰτανίοις ποιή[σ]ασ/θαι αὐτὸν πρόξενόν τε καὶ εὐ/εργέταν καὶ πολίταν καὶ αὐ/τὸν καὶ ἐγγόνος μετέχοντας// (20) καὶ θίνων καὶ ἀνθρωπίνων/ πάντων. τὰν δὲ γνώμαν/ τάνδε τοὶ κοσμητῆρες τοὶ/ σὺν Αἴγωνι ἐς στάλας λιθί/νας ἀγγράψαντες θέντω ἐς// (25) τὸ ἱαρὸν τᾶς Ἀθάνας καὶ τοῦ/ Ἀσκλαπιοῦ.


(texte recopié, en modifiant la mise en page, depuis http://epigraphy.packhum.org/inscriptions/main)

Dieu. Proposition du kosme (? du collège des kosmes ?). Décision du Conseil et de l’Assemblée d’Itanos. Puisque Patroklos, fils de Patrôn, envoyé par le roi Ptolémée (II Philadelphe) comme général en Crète, s’est révélé être un homme bon et juste pour la cité d’Itanos et qu’il a beaucoup collaboré avec les Itaniens pour que les affaires de la cité restent stables, les Itaniens gérant leurs affaires publiques dans le respect des lois, et pour qu’ils puissent utiliser le territoire comme pâturage en toute sécurité, les Itaniens ont décidé de faire de Patroklos leur proxène, leur évergète et leur citoyen, lui et sa descendance, et qu’ils prennent part à toutes les affaires divines et humaines. Que les kosmes présidés par Aigon fassent graver cette proposition sur des stèles de pierre et qu’ils les exposent dans le sanctuaire d’Athéna et dans celui d’Asclépios.

(traduction ADH, à affiner)

2 copies d’un décret d’Itanos

Sur Patroklos, voir la Prosopographia Ptolemaica

Pour une analyse de la présence de Patroklos à Itanos, voir R.S. Bagnall, The administration of the Ptolemaic possessions outside Egypt (1976) p. 120-121

Bagnall pense que Patroklos a joué un rôle dans les relations entre Itanos et les cités voisines, mais, personnellement, je ne vois pas trace de cela dans ce document. J’y vois plutôt les craintes d’une communauté forcée d’accueillir une garnison militaire étrangère et son soulagement, réel ou prématuré on ne peut le dire, que la cité a pu garder ses institutions et un certain contrôle sur ses ressources agricoles.

Je me demande, après une première lecture de ces textes, si les deux sanctuaires, dans lesquels ont été déposées les deux copies de ce document, ne sont pas aussi les signes de cette division entre cité et garnison, un sanctuaire, celui d’Athéna, est celui de la cité, l’autre, celui d’Asclépios, serait celui de la garnison. (mais la mention du sanctuaire d’Asclépios dans le décret sur un serment civique, IC III iv 7, semble aller contre cette hypothèse)

jeudi 12 août 2010

IC III iv 1

Itanos — début du IIIe siècle av. J.-C. (datation par la paléographie)

A.
[— —] Ἱεραπυτνιο[— —]

B

[— — — —]/1διαθέμε/νος τὰ ἴδια/ ἑκάτερος/ ἑκατέρη, ὅ[ς]//5 κα ἦι ἔνφυ/λος, καὶ οὕ/τω πολιτ/ευέσθω μ/[ε]τέχων κ//10αὶ θίνων κ/αὶ ἀνθρωπί/νων πάντ/ων, παραιτ/ησάμενος//15 τὰν αὑτῶ π/όλιν· ἐς ὁπ/οτέραν δέ/ κα πόλιν ἕρ/πηι πολιτε//20ύσων, δια[ψ]/αφιζέσθω̣/ν ἐν κυρ[ία]/ι ἐκκλησ[ία]/ι πότερ[ον δ]//25οκεῖ πολ[ιτεί]/αν δε[δόσθ]/αι ἢ μή· κα[ὶ α]/ἴ κα ἀντίθε̣/τοι ψᾶφοι γ//30ένωνται τ/ρεῖς, μὴ ἔσ/τω πολίτα̣/ς̣· ἐπινομὰ/ [δ’] ἔστω τῶ//35[ι τε] Ἱεραπ/[υτνί]ωι ἐν τ/[ᾶι Πρ]αισίαι,/ [χ]ῶρι τῶν τ/[ε]μενέων//40 τῶν ἐν Ἀρ/δανιτοι κ/αὶ ἐν Δαροι,/ καὶ τῶι Πρ/αισίωι ἐν τ//45 ᾶι Ἱεραπ/υτνίαι, ἀ/σ̣ινέας ἐόν/[τα]ς δὲ καὶ̣/ δ̣ύ̣οντας [ἑ]//50κατέρος ἐς/ τὰν ἰδίαν·/ αἰ δέ κα λῆι ὁ/ [Ἱ]εραπύτνι/ος αὐλοστ//55ατε̑ν ἐν τᾶ[ι]/ Πρ<α>ισίαι, σ/υγκριτὰν ἐ̣/χέτω Πραί/σιον· ὡσαύ//60τως δὲ καὶ/ ὁ Πραίσιος α[ἴ]/ κα λῆι αὐλ/οστατε̑ν ἐ/ν τᾶι Ἱεραπ//65υτνίαι, συν/κριτὰν ἐχέ/τω Ἱεραπύ/τνιον· χορὸ/ς δὲ καὶ δρό//70μος συνκοι/νὸς ἦμεν ἑ/κ̣<α>τέροις το̣/[ῖ]ς τε Ἱεραπυ/τνίοις ἐμ Π//75ρ̣αίσωι καὶ τ/οῖς Πραισίο̣[ι]/[ς] ἐν Ἱερα[πύ]/[τ]ναι· δι[․․]/εταν[— — —]//80νεδε̣[— — — —]/[— — — — —]


(texte recopié, en modifiant la mise en page, depuis http://epigraphy.packhum.org/inscriptions/main)

A
… ] de Hierapytna […

B
---] qu'après avoir disposé des ses propres biens de part et d’autre, chacun (Hyerapytnien ou Praisien) soit inscrit dans une tribu, et qu’ainsi il soit citoyen et prenne part à toutes les affaires divines ou humaines, après avoir demandé la permission à sa propre cité ; si quelqu’un vient pour être citoyen de l’une ou l’autre cité, qu’on décide par vote à l’assemblée souveraine s’il convient que la citoyenneté lui soit attribuée ou non ; si par hasard trois votes sont contre, qu’il ne soit pas citoyen. Qu’un citoyen de Hierapytna ait le droit de pâture à Praisos, sauf dans les terrains sacrés à Ardanitos et à Daros, et qu’un citoyen de Praisos ait droit de pâture à Hierapytna, que l’un et l’autre rentrent dans leur propre cité sans dommage. Si un citoyen de Hierapytna installe un troupeau à Praisos, qu’il recoive un juge de Praisos ; de même, si un citoyen de Praisos installe un troupeau à Hierapytna, qu’il recoive un juge de Hierapytna. Que les danses et les courses soient ouvertes de part et d’autre, aux citoyens de Hierapytna à Praisos, aux citoyens de Praisos à Hierapytna.

(traduction, à affiner, ADH)


Texte réédité dans Chaniotis, Verträge 5

Traité entre les cités de Hierapytna et Praisos.

Il est probable que la stèle sur laquelle le texte a été gravé était visible dans un sanctuaire d’Itanos. Comme le texte a été retrouvé à Itanos, on peut formuler trois hypothèses :
1. Le traité concernait aussi Itanos
2. Itanos jouait un rôle de garant ou d’intercesseur entre les deux autres cités
3. La pierre a été déplacée et le traité ne concernait en rien Itanos, au moment de sa signature.

Sur la pratique de la transhumance des moutons en Crète, voir A. Chaniotis, “Milking the Mountains : Economic Activities on the Cretan Upland in the Classical and Hellenistic Period”, From Minoan Farmers to Roman Traders: Sidelights on the Economy of Ancient Crete éd. par A.C. (1999), p. 181-220, aux p. 198-205.

A. Chaniotis, ibid., a bien mis en valeur le dynamisme de Hierapytna dans la signature de plusieurs traités similaires avec d’autres cités ; cette activite diplomatique serait le symptome de l’accroissement démographique de la cité et de sa recherche de nouvelles sources de revenus pour affronter ses problèmes de population.

Voici un autre commentaire:

mercredi 11 août 2010

IG XII 5, 430

Paros — IIe s. av. J.-C.

Σώσαρχος
Ἀντιφίλου
Ἰτάνιος.

(texte recopié depuis http://epigraphy.packhum.org/inscriptions/main)

Sosarchos, fils d’Antiphilos, citoyen d’Itanos

(traduction ADH)

Inscription funéraire (Guarducci)

Le nom Sosarchos apparaît dans une autre inscription d’Itanos : IC III iv 46

mardi 10 août 2010

SB I 1654

Egypte — Alexandrie

Datation : ??? Epoque impériale (datation paléographique) (Guarducci) ou III a.C. (Prosopographia Ptolemaica X 972; non vidi)

Φείδων Ἄπ̣ωνος
Κρὴς Ἰτάνιος, χαῖρε.

(texte recopié depuis http://epigraphy.packhum.org/inscriptions/main)

Pheidôn, fils d’Apôn, Crétois, citoyen d’Itanos; adieu

(traduction ADH)

Inscription sur une urne funéraire. L’objet se trouve actuellement au Princeton University Art Museum.

4 autres Pheidôn sont connus grâce aux inscriptions d’Itanos. Ce nom y était donc populaire.

lundi 9 août 2010

IC III iii 31

IC III iii 31

Hierapytna — III/IIa (datation paléographique).

Δαμοκράτης Ἀριστομ<ή>δ<εο>ς
Ἰτάνιος ἐποί<η>σε.


(texte recopié depuis http://epigraphy.packhum.org/inscriptions/)

Damokratès, fils d’Aristomèdès, citoyen d’Itanos, a fait (la sculpture ci-dessus)


(Traduction ADH)

Signature de sculpteur

Il semble que, grâce à l’ingéniosité du savant italien L. Beschi, ("La nike di Hierapytna, opera di Damokrates di Itanos," RAL 40 [1985] 131-143 ; non vidi), la statue que supportait la base sur laquelle l’inscription était gravée a été retrouvée dans un musée de Venise: il s’agit d’une représentation plus grande que nature de Nikè, la déesse de la victoire, sans doute commandée apres la victoire de Hierapytna sur l’une de ses cités voisines (on pense souvent à la victoire finale sur Praisos en 145, mais Ridgway, citée ci-dessous, est sceptique, pour des raisons de datation stylistique de la statue).

Voir, par exemple, Brunilde Sismondo Ridgway, Hellenistic Sculpture II: The Styles of Ca. 200-100 B.C. (2008), p. 163-164 et 184-185.





L’inscription a ete republiée et est reprise dans SEG 36, 812 (non vidi), avec un texte différent :

Δαμοκράτης Ἀριστομ[ή]δ[εο]ς
Ἰτάνιος ἔποικος ἐ[ποίησεν].
(texte recopié depuis http://epigraphy.packhum.org/inscriptions/main)

Damokratès, fils d’Aristomèdès, citoyen d’Itanos, résidant légalement à Hierapytna, a fait (la sculpture ci-dessus)
(traduction ADH)

En fait, le texte de SEG est un retour au texte du manuscript de la fin du 16e siècle, qui est la seule trace de cette inscription maintenant disparue. M. Guarducci, l’éditrice des IC, avait, comme d’autres avant elle, corrigé le texte parce qu’elle trouvait le mot epoikos douteux ici.

Je ne connais pas la situation précise de Hierapytna, mais epoikos désigne souvent un homme libre vivant dans une autre cité que la sienne avec un statut juridique précis (LSJ : stranger, alien).

Si l'inscription contenait le mot epoikos, celui-ci fournit peut-être un indice chronologique: l'inscription daterait d'un moment où Itanos et Hierapytna ne se disputaient pas.